Comment naît le désir d’écrire ? De l’étonnement à découvrir le monde tel qu’il est et du plaisir à vivre dans sa beauté. Etonnement et plaisir que chacun connaît. Seulement, ce désir d’exprimer ce que l’on éprouve peut, s’il ne se calme pas, vous faire attraper la … maladie de la parole: plus il veut et sait se dire, plus il est soif… La parole est soif de chant, elle est aussi mémoire, elle est désir de lumière. La richesse de la parole est sans fin.
Aussi, l’art de la poésie, qui passe par la parole, demande-t-il un engagement total ; comme tout art pour être véritablement création. L’engagement en art requiert la liberté, il la creuse sans fin. Or, la liberté est un combat, toujours difficile.
(Si je vous dis : la honte d’être, distillée et inculquée, études simples si possible, un travail simple, le mariage et des enfants, vous comprendrez, n’est-ce pas ? Condition féminine. (Bien améliorée depuis les années 70 ). Etre une femme entraîne souvent ces difficultés supplémentaires dans l’invention de sa propre liberté.)
Au cours de toutes mes années d’écriture – je n’ai pas fait que ça ! tant s’en faut, j’ai eu des enfants, ai été professeur etc. , bref une vie – je suis allée de l’abondance plus ou moins narcissique et douloureuse de mes premiers livres vers plus de sobriété, plus de connaissance de cet art qui me permet aujourd’hui, j’essaie du moins, d’exprimer quelques questions parmi tant que soulève notre monde actuel et, je le voudrais, de donner un peu de lumière. Car la poésie est lumière (… même si elle paraît souvent obscure !), elle est lumière.
C’est cela que je voudrais vous faire partager avec mon choix de poèmes qui suivront l’ordre chronologique de parution. Je ne parlerai ni de deux récits ni d’un roman, Marie de Montpellier. Je lirai donc, et commenterai ici ou là en fonction de la thématique, Chemins de liberté.