
Au XXème siècle, un maréchal de France a passé les six dernières années de sa vie, seul, enfermé dans un fort, sur une île de 209 km², au large des côtes de France, dans l’Atlantique.
Le 15 août 1945, la Haute Cour de Justice a condamné Philippe PETAIN, « chef de l’Etat français », à la peine de mort (peine qui ne fut pas exécutée) et à l’indignité nationale.
Pourtant, un an avant, en septembre 1944, 64% des Français estimaient qu’il ne fallait pas lui infliger de peine et, sur les 35% qui la jugeaient nécessaire ou opportune, seuls 3% souhaitaient la peine de mort. Mais, huit mois plus tard, en juin 1945, 84% étaient favorables à une peine et 44% de ceux-là souhaitaient la peine de mort. Que l’opinion est versatile !
Le procès de Philippe PETAIN eut lieu du 23 juillet au 15 août 1945.
Comment s’est déroulée l’instruction ? De quels crimes PETAIN a-t-il été accusé ? Quels étaient les trois magistrats de la Haute Cour ? Quels étaient les 24 jurés ? Comment ont-ils été choisis ? Qui était le Procureur Général ? Quels étaient les avocats de Pétain ? Qui furent les témoins à charge et les témoins à décharge ? Surtout, quels furent les arguments présentés de part et d’autre ? Comment, pour finir, la Haute Cour a-t-elle adopté sa sentence de mort ?
Lors de ce procès, un Président de la République française, d’anciens Présidents du Conseil (REYNAUD, DALADIER, BLUM, LAVAL), des ministres, les présidents des deux Assemblées, des généraux ou amiraux (18, au total), des députés, des préfets, des ambassadeurs, des conseillers d’Etat et d’autres donnèrent leur version et leur lecture de l’Histoire, furent interrogés, se contredirent, se défendirent, se combattirent.
Appréhender le contexte historique du procès de Philippe PETAIN, aboutissement de cinq années troubles et douloureuses dans la vie politique, économique et sociale des Français, c’est tenter de comprendre une tranche particulièrement dense et controversée de notre Histoire.
Pierre CÔTE, diplômé de l’ESSEC et de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, est également titulaire d’un DES de Droit Privé.
Sa vie professionnelle a été principalement consacrée à une activité de conseil juridique, puis d’avocat, dans les domaines du Droit des sociétés, de la fiscalité des entreprises, du Droit boursier et du Droit des investissements. Il a parallèlement conduit des actions de formation dans le cadre d’organismes privés, de la Faculté de Droit de Lyon III ou du Centre de Formation Régional à la Profession d’Avocat.
Dans le cadre du Savoir Partagé, il a présenté plusieurs conférences sur des affaires judiciaires : Dominici, Seznec, Marie Besnard, Alfred Dreyfus, Bernard Tapie.