“Des climats passés aux climats futurs de la planète : des clés pour comprendre le ré-chauffement climatique” par Alain BONNOT.

Le climat global de la Terre s’explique par sa position par rapport au Soleil. Celle-ci conditionne la présence d’eau et d’une atmosphère responsable de l’effet de serre, et donc d’une température compatible avec la vie. La répartition géographique des climats dépend de l’inégale répartition de l’énergie solaire à la surface du globe (ceintures climatiques en fonction de la latitude) et des mouvements des enveloppes fluides (atmosphère et hydrosphère), qui dépendent en grande partie de la position des masses continentales (répartition climatique en fonction de la longitude). Les variations temporelles (saisons) sont en relation avec l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre par rapport au plan de l’écliptique (plan dans lequel la Terre tourne autour du soleil).

Les marqueurs chimiques (isotopes), paléontologiques (pollens) et sédimentaires (sédiments océaniques et continentaux) attestent de modifications climatiques importantes depuis un million d’années : des périodes glaciaires ont alterné avec des périodes interglaciaires selon des cycles d’environ 100 000 ans.

Les paramètres orbitaux de la Terre (excentricité, obliquité et précession) expliquent les variations de l’ensoleillement et donc les caractéristiques globales des climats. Mais les variations climatiques brutales entre périodes glaciaires et interglaciaires sont dues aux facteurs amplificateurs : albédo et effet de serre, qui agissent dans le même sens.

Si on remonte plus loin dans l’histoire de la Terre, les archives géologiques montrent qu’elle a connu des climats proches du climat actuel, des climats proches de ceux des glaciations quaternaires, des climats plus chauds que l’actuel et des climats beaucoup plus chauds que l’actuel.

Depuis 1850, la température moyenne du globe a augmenté de ± 1°C. Cette augmentation est corrélée avec une augmentation des principaux gaz à effet de serre : CO2, CH4, N2O, fluorures. Plus aucun scientifique ne conteste (sérieusement) la réalité du réchauffement climatique engagé. Plus aucun scientifique ne conteste (sérieusement) la responsabilité au moins partielle des activités humaines sur ce réchauffement. Plus aucun scientifique ne conteste (sérieusement) le fait que ce réchauffement va continuer bien au-delà du XXIème siècle. Par contre, les scientifiques ne sont pas tous d’accord sur l’ampleur de ce réchauffement, car il dépend évidemment des décisions politiques dans les domaines économique et démographique.

Quelles sont les conséquences de ce réchauffement global ?

Conséquences négatives :

 • réchauffement très inégal, surtout sensible aux hautes latitudes ;

 • fonte des glaces marines (banquises) ou d’eau douce (inlandsis, glaciers) ;

 • montée du niveau marin de 20 à 60 cm d’ici 2100 ;

 • ralentissement de la circulation thermohaline ;

 • fonte du permafrost avec libération de méthane ;

 • perturbations météorologiques ;

 • modification de l’aire de répartition de nombreuses espèces animales et végétales ;

 • effet globalement négatif sur la biodiversité ;

 • fragilisation et disparition des milieux les plus fragiles ;

 • déplacements de populations humaines ;

 • déplacement des zones de cultures, nouvelles pratiques culturales à inventer ;

 • baisse des rendements agricoles et des ressources en eau dans certaines régions ;

 • extension des zones infectieuses, nouvelles pandémies, virus émergeants ;

 • acidification des océans (c’est pour certains LA conséquence majeure…).

Conséquences positives :

 • augmentation des rendements agricoles et des ressources en eau dans d’autres régions ;

 • baisse de la mortalité hivernale dans les régions tempérées ;

 • diminution de la quantité d’énergie nécessaire au chauffage.

A moyen terme, de nouveaux équilibres se mettront en place et la Terre s’en remettra, mais, à court terme, les populations humaines auront beaucoup plus de mal. Les solutions sont en partie connues, mais ne peuvent être mises en œuvre que par un changement (rapide) des mentalités et des comportements.

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